Un deuxième globe de cristal dans la poche et un secret

Marco Odermatt a lui aussi eu besoin de temps pour retrouver son souffle après avoir franchi la ligne d’arrivée à Aspen. Les courses dans la station du Colorado furent éprouvantes, avec un départ à 2880 m d’altitude et une arrivée à 2470 m. Les quatre manches de slalom géant du vendredi et du samedi, piquetées sur la piste de Strawpile, ont exigé de gros efforts de la part de tous les athlètes. Mais à la fin c’est Marco Odermatt qui gagne, comme lors des dix courses précédentes dans cette discipline. 

Le citoyen de Suisse centrale n’a cette fois pas écrasé la concurrence et les chronos ont montré que tout n’est pas toujours facile. Il y a beaucoup de travail de la part du skieur et de son équipe derrière chaque victoire, beaucoup de prise de risque et parfois aussi un peu de chance. Marco Odermatt a commis des erreurs entre les portes tant le vendredi que le samedi, des erreurs qui auraient même signifié la fin pour beaucoup d’autres. Mais grâce à son sens de l’équilibre, à son agilité et à sa capacité à accélérer dans toutes les situations, l’athlète du team Stöckli a pu préserver son invincibilité en slalom géant malgré les difficultés. 

La victoire du vendredi (doublé suisse avec Loïc Meillard, comme le samedi d’ailleurs) a permis à Odi de s’assurer mathématiquement le globe de cristal en slalom géant, à la satisfaction des journalistes également, qui peuvent ainsi se focaliser sur d’autres thèmes, comme les records que le Suisse pourrait battre dans les semaines à venir. Encore une première place en 2023/24 et Odermatt aura dépassé son record de 13 victoires durant le même hiver, établi en 2022/23. Et s’il remporte les slaloms géants de Kranjska Gora et de Saalbach, Odermatt aura non seulement réalisé la saison de slalom géant parfaite, mais égalera aussi la marque de 14 victoires consécutives atteinte par la légende Ingemar Stenmark. Et par la même occasion, il battra aussi son propre record de points au classement général de la Coupe du monde. 

Statistiques, records, succès – autant de sujets sur lesquels Marco Odermatt est sans cesse interrogé après ses courses. Pour l’homme de Buochs, pouvoir prendre le départ en toute sérénité n’est actuellement qu’un rêve. Vendredi, il déclarait à la télévision autrichienne que «d’une certaine manière, ce serait bien s’il n’y avait pas ces séries et ces chiffres, cela me permettrait de skier de manière plus détendue. Les questions dans ce domaine rendent les choses plus difficiles, mais c’est peut-être aussi ce qui me pousse à réaliser encore et encore ces performances.» Et samedi, il a renforcé sa pensée en dévoilant un secret: «Aujourd’hui, à un moment donné, il m’est passé par l’esprit que ce serait bien que toutes ces séries s’interrompent, ce qui me permettrait d’aborder à nouveau chaque course normalement.» 

Mais si Odermatt occupe évidemment le devant de la scène, il ne faut pas occulter ce que Thomas Tumler réalise actuellement en slalom géant. Le Grison de 34 ans a terminé les quatre dernières courses de Coupe du monde dans cette discipline aux 8e, 4e, 4e et 8e rangs. Une constance qu’il n’avait encore jamais démontrée au cours de sa carrière. Un passage sur le podium, qui serait son deuxième après sa 3e place à Beaver Creek en 2018, serait plus que mérité à l’heure actuelle. Il lui reste encore deux occasions de briller cette saison, à savoir à Kranjska Gora et lors des finales de la Coupe du monde à Saalbach.